Cet évènement pose la question de la participation à une compétition sportive en France d’un état condamné pour ses crimes devant la justice internationale. Nous avions posé la question aux instances cyclistes et nous rendons publics nos échanges de courrier, vous pouvez les consulter en cliquant sur les dates :
Le 24-09-2025 : de l’AFPS 07-26 aux instances cyclistes, avec copie aux responsables politiques, pour nous indigner de la participation d’une équipe représentant Israël
Le 25-09-2025 : la réponse de la FFC (Fédération Français de Cyclisme) qui, en jouant sur le subtil distinguo entre équipe commerciale et sélection du pays, essaie de nous faire croire qu’Israël ne participera pas.
Le 27-09-2025 : notre deuxième courrier montrant l’incohérence de la réponse de la FFC
Le 29-09-2025 : 2ème réponse de la FFC qui nous prend pour des imbéciles une seconde fois
Le 01-10-2025 : les justifications difficiles de l’UCI (Union Cycliste Internationale)
Le 02-10-205 : notre dernier courrier démontant tous les arguments avancés jusque-là.
Au-delà des manœuvres dilatoires ou mensongères des instances cyclistes, ré-insistons sur le fond : pourquoi la participation d’Israël à cette compétition était injustifiable ?
La première question est : pourquoi inviter à un championnat d’Europe un pays du Moyen-Orient, qui s’en revendique, au moment où il a été jugé par la Cour Internationale de Justice que les opérations militaires qu’il mène sont constitutives du crime de génocide sur une population sans défense ? Et que son dirigeant est sous mandat d’arrêt de la Cour Pénale Internationale pour crimes de guerre ? Si les instances cyclistes veulent inviter un pays hors Europe, il y a d’autres choix possibles.
La Russie a été interdite des compétitions cyclistes très rapidement après l’invasion de l’Ukraine. Le président de l’UCI, David LAPPARTIENT, n’a eu aucun mal à justifier dans la presse cette position. Israël a de toute évidence droit à un traitement différent.
Dans le même temps, le président de l’UCI affirme refuser « d’entrer dans cette logique de politisation du sport ». Mais précisément la contradiction ne l’étouffe pas quand il invite une équipe dont le propriétaire, Sylvan Adams, se vante que l’inscription de ses coureurs est un « acte politique » dont le but est « d'améliorer l'image d'Israël ».
Le sport a-t-il ce pouvoir de « rapprocher les peuples », comme le prétend le président de l’UCI ?
Dans certaines circonstances de rivalité entre deux peuples de puissance similaire, et au moment où chacune des parties cherche les voies de sortie d’un conflit, oui, cela doit être possible.
Mais la situation présente est toute différente.
Où est l’équipe palestinienne ? Comment rapprocher deux peuples quand celui qui détient la force est invité et mis à l’honneur au moment même où il massacre le second qui n’est pas invité à la compétition ?
En quoi la présence de l’équipe Israélienne en France va-t-elle permettre aux deux peuples de s’embrasser sur la bouche, alors que précisément cette participation assure la promotion du génocidaire ?
Est-ce que les bombardements se sont au moins arrêtés pendant les épreuves, l’aide humanitaire est-elle entrée à Gaza ? Non, pendant les 5 jours de la compétition, l’état d’Israël au rythme en cours aura tué environ 500 palestiniens, familles, hommes, femmes enfants, sous les bombes ou du fait de la famine organisée par lui. Et la colonisation ou les pogroms n’ont pas été mis sur pause en Cisjordanie.
La paix entre les peuples par le sport est un slogan vide de sens. L’esprit Coubertin ne fonctionne que s’il y a une volonté sous-jacente des partis en présence.
Au cas d’espèce Israël ne donne aucun indice qu’il cherche la paix. Bien au contraire les massacres et la famine continuent pendant la compétition.
Inviter Israël à une compétition sportive participe au blanchiment de ses crimes.
C’est le but recherché.
Franck Deboise